Bergoglio et la Peine de Mort

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Bergoglio a montré, une fois de plus, qu’il ne peut être le Vicaire du Christ.

Comme vous le savez sans doute à présent, Bergoglio vient de montrer, une fois de plus, qu’il ne jouit pas de l’assistance du Saint Esprit, et donc qu’il ne jouit pas non plus de l’autorité du Christ, en faisant ce qu’un vrai Pape, successeur de Pierre et vicaire de Notre Seigneur, ne peut pas faire, à savoir: condamner « à la lumière de l’évangile » une doctrine qui était auparavant considérée par l’Eglise comme vraie et certaine.

Nous avons traduit un extrait du bulletin mensuel du séminaire de la Très Sainte Trinité, présentant une analyse de cette nouvelle décision, par Monseigneur Donald Sanborn:

Modification du catéchisme. Par une nouvelle décision qui est source d’angoisse chez les conservateurs du Novus Ordo, Bergoglio a récemment promulgué un document déclarant que le catéchisme de Jean Paul II de 1992 avait tort sur la question de la peine capitale. Voilà le texte officiel:

Pendant longtemps, le recours à la peine de mort de la part de l’autorité légitime, après un procès régulier, fut considéré comme une réponse adaptée a la gravité de certains délits, et un moyen acceptable, bien qu’extrême, pour la sauvegarde du bien commun.
Aujourd’hui on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. En outre, s’est répandue une nouvelle compréhension du sens de sanctions pénales de la part de l’État.
On a également mis au point des systèmes de détention plus efficaces pour garantir la sécurité à laquelle les citoyens ont droit, et qui n’enlèvent pas définitivement au coupable la possibilité de se repentir.
C’est pourquoi l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que « la peine de mort est une mesure inadmissible qui blesse la dignité personnelle » et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde.

L’enseignement de l’Eglise concernant la peine capitale. L’enseignement de l’Eglise est clair et certain dans son magistère ordinaire universel. Le Pape Innocent III (1198-1216) imposa à un groupe d’hérétiques repentants, connus comme les Vaudois, cette profession de foi: « Nous affirmons au sujet du pouvoir séculier qu’il peut sans péché mortel exercer un jugement de sang, pourvu que dans la punition il procède non par haine, mais par jugement, non pas sans précaution, mais avec prudence. »

Pie XII
Pie XII

Le Pape Pie XII approuva la peine capitale dans une allocution aux médecins neurologues en 1952: « Il est réservé alors au pouvoir public de priver le condamné du bien de la vie en expiation de sa faute, après que, par son crime, il s’est déjà dépossédé de son droit à la vie. »
L’Ecriture Sainte soutient clairement la peine capitale. Nous lisons dans l’épître aux romains (XIII:4): « Car le prince est le ministre de Dieu, pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée. En effet, il est le ministre de Dieu pour Le venger, en montrant Sa colère à celui qui fait le mal. »
Ce passage indique la justification essentielle de la peine capitale. Le chapitre treize dans son entier traite du thème que les chefs d’état sont les représentants de Dieu et détiennent le pouvoir de Dieu. Dans le passage cité, saint Paul reconnait clairement le pouvoir qu’a l’autorité publique d’infliger la peine capitale aux malfaiteurs, car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, et il est le ministre de Dieu, pour Le venger, en montrant Sa colère à celui qui fait le mal. Que voudrait-on de plus explicite? Dans le premier verset de ce chapitre, saint Paul affirme explicitement que toute autorité vient de Dieu, et que ceux qui détiennent l’autorité sont les ministres de Dieu: Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures: car il n’y a pas d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu.
Cette doctrine, selon laquelle l’Etat reçoit son autorité de Dieu, et les chefs d’état sont les ministres de Dieu, est un point-clé pour comprendre le droit qu’a le gouvernement à infliger la peine capitale. Car il le fait avec l’autorité de Dieu, de la même façon qu’il peut autoriser, avec le même pouvoir, ses citoyens à aller faire la guerre et tuer l’ennemi. Pour la même raison, un policier peut licitement tirer afin de tuer une personne qui représente une menace mortelle pour lui ou pour d’autres citoyens.

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Jean-Jacques Rousseau, un charlatan débauché et incapable, devenu maître à penser du monde moderne.

La pensée politique moderne écarte Dieu de l’autorité de l’Etat. Elle suit l’enseignement de Jean-Jacques Rousseau, charlatan débauché et déséquilibré, qui dit que l’Etat est l’effet d’un contrat social, par lequel la majorité du peuple, en groupe, fait un contrat avec le gouvernement pour obtenir le bon ordre de la société. Dans ce système, l’Etat reçoit tout son pouvoir de la majorité des citoyens, et non de Dieu. Les citoyens gardent le pouvoir politique, et le délèguent simplement aux ministres élus. Dans ce cas, les élus du gouvernement doivent suivre les idées et les souhaits de la majorité. Un tel système contredit clairement l’enseignement de saint Paul concernant l’Etat et le gouvernement. Il s’ensuit également que la peine de mort ne peut pas être infligée, puisqu’il n’y a pas d’autorité divine pour l’infliger, mais seulement l’autorité d’une foule d’égaux. Malgré cette notion fausse de la politique et de la société humaine, personne dans l’histoire n’a utilisé davantage la peine de mort que les gouvernements modernes, en se fondant sur les principes de Rousseau. Pensez au nombre de morts infligés par le socialisme: entre 20 et 60 millions par Staline, entre 30 et 40 millions par Mao Tse Tung. Pensez au gouvernement révolutionnaire en France, qui a utilisé sans vergogne la guillotine pour ses ennemis politiques. Pensez aux 60 millions de bébés avortés dans les Etats-Unis seuls, qui indiquent pourtant le droit à la vie dans leur Constitution même. (Le droit à la vie de l’enfant avant la naissance fut supplanté en 1973 par un « droit » concocté par la Cour Suprême, à savoir le « droit à l’intimité » (« right to privacy »), qui est absolument introuvable dans la Constitution.)
Dans l’Ancien Testament, nous trouvons également une justification de la peine de mort. Dans le livre de l’Exode, XXII:18, nous lisons: « Vous ne laisserez pas vivre les magiciens. Celui qui aura commis un crime abominable avec une bête sera puni de mort. Quiconque sacrifiera à d’autres dieux qu’au seul Seigneur véritable sera puni de mort. » Dans le livre du Lévitique XXIV:17, nous lisons: « Alors le Seigneur parla à Moïse, et lui dit: Faites sortir hors du camp ce blasphémateur. Que tous ceux qui ont entendu ses blasphèmes lui mettent les mains sur la tête, et qu’il soit lapidé par tout le peuple. Vous direz aussi aux enfants d’Israël: Celui qui aura maudit son Dieu portera la peine de son péché. Que celui qui aura blasphémé le nom du Seigneur soit puni de mort; tout le peuple le lapidera, qu’il soit un concitoyen ou un étranger. Que celui qui aura blasphémé le nom du Seigneur soit puni de mort. Que celui qui aura frappé et tué un homme soit puni de mort. »
Ce sont là des commandements de Dieu qui ne peut pas, en raison de son infinie bonté, prescrire une chose immorale.
Tous les théologiens catholiques affirment la licéité de la peine de mort. Voyez ce que dit saint Thomas d’Aquin:

La mise à mort d’un malfaiteur est permise en tant qu’elle est ordonnée à la sauvegarde de la société. C’est pourquoi elle appartient à celui-là seul qui pourvoit au bien commun de la société, de même que l’ablation d’un membre corrompu revient au médecin auquel on a confié la santé du corps tout entier. Or le soin du bien commun est confié aux princes qui détiennent l’autorité publique. C’est donc à eux seuls et non aux particuliers qu’il revient de mettre à mort les malfaiteurs.

Le même raisonnement est donné par tous les théologiens concernant la peine de mort. Comme je l’ai dit, le principe fondamental est que l’Etat agit comme ministre de Dieu dans le gouvernement de la société, et en tant que tel, a le droit de priver quelqu’un de sa vie si, comme l’affirme Pie XII, il s’est déjà privé lui-même du droit de vie par ses crimes. De la même façon un combattant perd son droit à la vie pendant une guerre, dans la mesure où il est un combattant, et peut donc être licitement tué.
Cet enseignement concernant la licéité de la peine de mort est théologiquement certain, ce qui est une désignation technique en théologie pour une doctrine qui est directement déduite de principes appartenant à la foi.
Il est donc certain que Bergoglio se trompe complètement en ce qui concerne la peine de mort, et devrait logiquement être amené à nier des articles de foi en affirmant qu’elle est « inadmissible. »

Analyse de l’assertion de Bergoglio. Il reconnait d’abord que la doctrine traditionnelle affirme la licéité de la peine de mort. (En effet, on retrouve cette doctrine même dans le catéchisme Novus Ordo de 1992.) Il pose ensuite le principe que « nous en savons plus » maintenant, ce qui est typiquement moderniste. Les modernistes croient à l’évolution du dogme, qui fut condamnée comme hérétique par saint Pie X. Les dogmes, disent les modernistes, sont vrais à leur époque. Ils reflètent la façon dont on perçoit les choses à un moment donné. Mais au fur et à mesure que le temps passe, nous en savons davantage, et notre conscience change, et par conséquent les dogmes doivent évoluer avec le progrès de la pensée.
Le principe sur lequel il fonde l’inversion de cet enseignement moral de l’Eglise est celui de la « dignité humaine. » Il dit que « on est de plus en plus conscient que la personne ne perd pas sa dignité, même après avoir commis des crimes très graves. »
La dignité humaine est basée sur deux choses: (1) quelque chose de naturel, et (2) quelque chose de surnaturel. La dignité humaine naturelle est fondée sur le fait que l’homme, par distinction du reste de la création terrestre, est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il est vrai que cette ressemblance naturelle avec Dieu n’est jamais perdue. Cependant, on pourrait en dire autant du démon. L’autre dignité humaine, et la plus importante, c’est la vie surnaturelle de la grâce dans l’âme de l’homme. Cette dignité est perdue par le péché mortel.
Les papes ont par le passé parlé occasionnellement de la dignité humaine, en passant, de la façon que nous venons de décrire. Ce genre de mention se retrouve neuf fois dans les documents antérieurs à Vatican II. Dans les documents de Vatican II, et dans les documents postérieurs, la dignité humaine est mentionnée à peu près une centaine de fois.
Vatican II fit de la dignité humaine une fin en elle-même, c’est-à-dire un principe moral auquel tout doit se conformer, Dieu y compris. Vatican II enseigne que le droit de professer, exercer, et se faire l’apôtre d’une fausse religion relève de la dignité humaine, qui est fondée sur la révélation. Ceci signifie que Dieu doit accorder, par respect pour la dignité humaine, le droit de blasphémer publiquement la Sainte Vierge Marie et les saints par l’adhésion et la propagation de l’hérésie.
Remarquez, par conséquent, que Bergoglio ne dit pas que la peine de mort va contre la loi de Dieu, mais qu’elle va contre la dignité humaine. Il dit: « C’est pourquoi l’Église enseigne, à la lumière de l’Évangile, que ‘la peine de mort est une mesure inadmissible qui blesse la dignité personnelle’ et elle s’engage de façon déterminée, en vue de son abolition partout dans le monde. »
Aucune référence des saints évangiles n’est indiquée. C’est parce qu’il n’y en a pas. De fait, Notre Seigneur a rappelé la Loi de l’Ancien Testament qui demandait la peine de mort pour l’adultère quand Il a dit, à propos de la femme prise en adultère: « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier. » S’Il avait voulu abolir la peine de mort, comme Il a aboli d’autres éléments de la Loi de l’Ancien Testament, Il l’aurait clairement affirmé.
De plus, la dignité humaine, que ce soit au sens naturel ou surnaturel, n’a rien à voir avec le crime et la peine. La peine, par mise à mort ou par emprisonnement, est liée à l’administration de la justice et à l’ordre de la société. On pourrait tout aussi bien argumenter que l’emprisonnement est contraire à la dignité humaine. J’ai visité plusieurs fois des prisons, et je peux dire qu’il y a peu de choses plus avilissantes pour des êtres humains que de les voir comme des animaux en cage. Pourtant ce sont toujours des créatures de Dieu, faites à Sa ressemblance, et il est bien possible qu’ils soient en état de grâce s’ils se sont repentis de leurs crimes. Malgré leur incarcération, ils peuvent donc conserver leur dignité humaine, tant naturelle que surnaturelle. La même chose peut être affirmée de la peine de mort. Il n’y a rien d’inconvenable à payer le prix pour un crime que vous avez commis. C’est rendre justice. C’est un acte de vertu, quand il est accepté de façon appropriée, et ne diffère pas de l’acte de vertu qui nous fait payer nos factures. Il n’y a rien d’inconvenable à ce qu’un homme, coupable d’un crime capital, confesse son crime et accepte librement la peine correspondante.

Un changement de doctrine. Bergoglio dit que la peine capitale est « inadmissible ». Ceci signifie qu’aucune exception ne peut être donnée. En théologie morale, une telle affirmation revient à dire qu’un acte est intrinsèquement mauvais, c’est-à-dire qu’il est mauvais par sa nature même. C’est un acte qu’on ne peut jamais poser, quelques que soient les circonstances.
L’affirmation de Bergoglio signifie donc que l’Eglise s’était trompée dans son enseignement jusqu’à présent, que ce qu’elle considérait comme théologiquement certain est maintenant certainement faux. Cela signifie que l’Eglise a enseigné une doctrine morale erronée. Elle a déclaré licite ce qui est « inadmissible », c’est-à-dire, intrinsèquement mauvais.
Une fois que l’on touche ainsi à un point de la doctrine Catholique, la question qui vient aussitôt, c’est: « Et bien, quel autre point du catéchisme est faux? » Cela met en doute tout ce que l’Eglise enseigne. Les dogmes et les enseignements moraux deviennent réversibles au cours du temps.

Vatican II. La cause radicale de ce changement de doctrine, c’est Vatican II, comme toujours. Car le concile a changé de nombreuses doctrines, mais de façon plus particulière celle qui concerne la liberté religieuse, qui avait été condamnée par le Pape Pie IX comme étant contraire aux Saintes Ecritures, et donc à la révélation divine. Vatican II a enseigné exactement ce que Pie IX avait condamné de façon obligatoire.
Le principe fondamental de Vatican II est la relativisation de la vérité. Le concile enseigna cette idée, absolument mortelle pour l’Eglise Catholique, en embrassant l’oecuménisme et la liberté religieuse.
La seule issue de ce chaos doctrinal est le rejet de Vatican II, comme je l’ai toujours maintenu. C’est la cause radicale du problème.