Clarifications sur le jeûne eucharistique

La question étant venue récemment au sujet d’un bonbon que l’on suce, en lien avec le jeûne eucharistique, j’en profite pour parler du jeûne eucharistique, car ce sont des questions qui reviennent souvent.

Un bonbon à sucer, ou équivalent, est considéré comme un solide. En effet, on ne dit pas qu’on peut les “boire”. Il faut donc s’en tenir à trois heures de jeûne avant la Communion, même si on les avale petit à petit avec la salive. La même chose est vraie de la crème glacée, etc.

C’est bel et bien un solide. Et un dur, par exemple.

La seule exception valable serait le cas de médicaments à sucer, parce que les médicaments ne rompent pas le jeûne de toute façon.

Il est vrai cependant que le sens d’un “liquide” pour le jeûne eucharistique n’est pas tout à fait le même que celui du jeûne pénitentiel (carême etc).
Les liquides permis entre les repas les jours de jeûne doivent vraiment être des boissons à proprement parler: du lait, du jus d’orange, de l’eau, etc.
Une soupe ou un « smoothie » romprait le jeûne pénitentiel. A plus forte raison s’il y avait de la viande dedans.
Ce n’est pas le cas du jeûne eucharistique. Si cela se boit alors c’est permis! jusqu’à une heure avant la Communion, même si par hypothèse il y avait des petits morceaux de viande dedans, s’il s’agissait d’une soupe, d’un lait au chocolat bien épais, etc. Pourvu que ça puisse vraiment se boire. Exception est faite bien sûr pour les alcools: c’est toujours trois heures.

L’eau ne rompt pas le jêune eucharistique, et peut être prise à tout moment.

La pulpe du jus d’orange ne compte pas comme un solide.

Question fréquente: et le dentifrice? a priori ce n’est pas votre nourriture! Brossez-vous les dents avant d’aller à la Messe sans scrupule, même si par ce fait vous veniez à en avaler un peu avec la salive.

Trois heures c’est trois heures!

Autre question fréquente: les trois heures de jeûne sont elles strictes ou approximatives? Elles sont strictes, et on ne peut pas arrondir les angles. Trois heures, c’est vraiment trois heures, c’est-à-dire 180 minutes.

Notez enfin que ces permissions d’une heure, ou de trois heures, pour le jeûne eucharistique, sont un amoindrissement considérable de l’ancien jeûne de minuit. Le pape Pie XII, en assouplissant les règles, encourageait les catholiques à garder le jeûne de minuit si possible, ou bien de faire un autre petit sacrifice pour suppléer au fait de n’avoir pas garder le jeûne de minuit.

Il est dommage de voir les catholiques contraints de regarder leur montre avec anxiété toutes les minutes à la Messe pour savoir si finalement ils vont pouvoir oui ou non communier. Soyez généreux dans vos sacrifices, vous n’allez pas mourir de faim si vous passez trois heures et demi sans manger au lieu de trois heures tout pile…

« Car vous serez jugés selon que vous aurez jugé, et on se servira envers vous de la même mesure dont vous vous serez servis. »

Mt. 7, 2.

En parlant de jeûne, n’oubliez pas la vigile de la Toussaint, samedi: jeûne et abstinence partielle au Canada.

J’espère que ces clarifications vous seront utiles.

Abbé Damien Dutertre